Comment se protéger contre les vols sur les chantiers ?
Pour les entreprises du bâtiment, le coût global de ces actes de malveillance se chiffrerait à plus d’un milliard d’euros par an. De nombreux moyens existent toutefois pour décourager les cambrioleurs et se prémunir contre les risques d’intrusion.
Véritable fléau à l’échelle nationale, les vols de matériels perpétrés sur les chantiers affectent lourdement le secteur du BTP. Difficile d’établir un bilan chiffré et un déroulé précis de ce type de délits tant les données et les modes opératoires diffèrent d’un territoire à l’autre : dans ce registre, la dernière étude de référence émane de la Fédération Française Bâtiment (FFB) qui, à la fin des années 2000, s’était appuyée sur une solide enquête de terrain pour quantifier l’ampleur du phénomène : à l’époque, la moitié des entreprises de la filière disait avoir subi, au cours de la période de dix mois qui avait précédé le sondage, un vol portant sur un préjudice matériel de plus de 10 000 euros.
Une perte annuelle d’1 milliard d’euros
Dans la majorité des cas (56%), les biens avaient été dérobés sans dégradations particulières des systèmes de sécurité déployés sur place. Mais la FFB relevait toutefois une part non-négligeable (43%) de cambriolages avec effractions (forçage de serrures, bris de vitres etc…) et 1% de faits commis avec violence et séquestration des personnels. A l’arrivée, la facture générée par ces vols à répétition dépasserait 1 milliard d’euros par an, montant équivalent à environ 1% du chiffre d’affaires dégagé par l’ensemble de la branche.
Des données plus récentes (2017), compilées en Touraine par la FFB du 37, évaluent les pertes annuelles liées aux vols et autres actes de vandalismes perpétrés sur les chantiers locaux, à 10 millions d’euros sur le seul département d’Indre-et-Loire.
Dans ce contexte, les assurances mises à contribution rivalisent de consignes aptes à sécuriser les lieux de travail des acteurs du BTP : outre la nécessaire délimitation de la zone d’opération, au moyen de clôtures et palissades, les compagnies préconisent aussi la location d’un container de stockage afin d’y entreposer, chaque soir, les machines, outils et autres matériaux de construction, comme les métaux (fers à béton tubes de cuivre…), très prisés par les revendeurs illégaux qui , après leur forfait, s’empressent d’écouler à bon prix ces marchandises sur le marché noir international.
Conçu en acier dit Corten, obtenu à partir d’un alliage de phosphore, de cuivre, de chrome, de nickel et de molybdène, le revêtement du container maritime possède une résistance extrême aux effractions. Les modèles standards présentent en général une porte à deux battants équipés de deux ou quatre barres de fermeture auxquelles il est possible d’adjoindre des scellés de sécurité, des verrous à barillet, un shutlock, des cadenas munis d’un cache, ou des mécanismes de protection spécifique (vis sans fin…).