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Le bâtiment modulaire au service de l’économie éphémère

En plein boom dans les villes, ces activités temporaires et saisonnières sont accueillies dans des constructions légères rapides à installer et faciles à démonter.

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Avec la fin de l’été, s’achève aussi la saison des guinguettes, ces cafés populaires et dansants qui s’établissent le long des cours d’eau dans les centres et les quartiers des grandes villes. Leur renouveau, très sensible depuis une dizaine d’années, s’inscrit dans une tendance plus large –l’économie dite « éphémère » – dont l’émergence se manifeste dans le paysage urbain par l’apparition de constructions légères et souvent provisoires, aménagées sur l’espace public (jardins, rue, places, friches, parcs).

Dans le cadre d’opérations marketing ponctuelles (d’une durée d’un à trois mois), de grandes marques installent des boutiques temporaires (ou pop-up stores) pour nouer un lien de proximité avec les passants, à l’écart des grands magasins en dur. Des agences immobilières déploient une bulle de vente pour promouvoir, à proximité d’un chantier, la commercialisation prochaine de logements ou bureaux neufs.  Dans un esprit-guinguette ou plus conventionnel, des restaurateurs signent un contrat de location de container maritime afin d’y établir, le temps d’un été ou d’un évènement, leur petite affaire sur un quai, une plage, un parvis…Pour rappel : certaines enseignes de fast-food ont également  opté en faveur de la solution modulaire pour densifier leur maillage de franchises à travers le territoire (c’est le cas de Subway depuis 2011).

Délais rapides d’installation

Mais bien d’autres initiatives relèvent aujourd’hui de l’économie « éphémère » : des bibliothèques et ludothèques s’installent dans des constructions modulaires pour décentraliser leur offre et mener des animations culturelles dans des îlots d’habitats éloignés des cœurs de ville. L’agriculture urbaine, en plein boom dans les métropoles, use des mêmes moyens pour se rendre visible auprès du grand public et proposer de nouveaux circuits marchands. Sans compter les kiosques d’informations en tous genres, les « boîtes » de bouquinistes et les halles qui renaissent dans les hyper-centres grâce au recours à l’immobilier et aux matériaux légers…

En 2017, l’Institut d’aménagement et d’urbanisme (IAU) d’Ile-de-France avait publié une étude visant à cerner les caractéristiques d’un phénomène qu’il est encore difficile de quantifier : les auteurs expliquent notamment l’irruption d’éléments de l’économie éphémère par une volonté locale de pallier «  au manque et à la raréfaction  de services, de commerces et d’animation dans certains territoires et quartiers » que les municipalités cherchent à redynamiser et reconquérir.

Cette tendance apporte une réponse à un « contexte économique peu propice aux investissements lourds » dans des espaces urbains déjà saturés et très denses : d’où le recours à l’immobilier provisoire, mobile ou détourné (comme le container maritime) qu’il est possible de démonter et recycler. Selon l’IAU, « leur temps de mise en œuvre, leur budget de réalisation, leur facilité au regard des règles d’urbanisme en font des facteurs clés essentiels des projets de microéconomie urbaine ».

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